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Pratiquer l’apiculture chez soi : est-ce possible ?

Pratiquer l’apiculture chez soi : est-ce possible ?

Les abeilles – sentinelles de notre environnement – occupent les devants de la scène. Leur espèce est menacée et chacun s’en attriste. Ainsi, l’engouement pour l’apiculture ne cesse de croître chez ceux qui veulent s’impliquer pour la nature.

Chaque année, des milliers de personnes franchissent le pas et projettent l’acquisition d’abeilles. Mais est-il possible de devenir apiculteur sans être exploitant agricole ? Est-il légal de pratiquer l’apiculture dans son jardin ? Quelles sont les démarches à effectuer et les lois à respecter pour devenir apiculteur amateur en France ? Cet article vous propose de répondre à ces interrogations. Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Qu’est ce que l’apiculture ?

L’apiculture est la pratique de l’élevage des abeilles de l’espèce Apis mellifera. Cette activité est apparue il y a plusieurs milliers d’années dans la vallée du Nil, au cœur de l’Egypte des pharaons. Puis elle s’est répandue tout autour du bassin méditerranéen, avant d’être adoptée de part le monde. Récolter du miel justifié l’intérêt des Hommes pour les abeilles. Car pendant longtemps, le miel était la principale source de sucre.

En offrant des abris à ces hyménoptères, il n’était plus nécessaire de rechercher leurs colonies cachées dans les troncs d’arbres ou dans les fissures des falaises. Ni même de faire face au danger pour s’emparer de leurs provisions. Cet abri construit par les Hommes pour les abeilles, nous le nommons une ruche.

Légende : L’apiculture rassemble des techniques séculaires et des pratiques modernes

De nos jours, l’apiculture n’est plus seulement une activité agricole. Bien que le commerce du miel soit important économiquement. C’est aussi un loisir qui passionne des milliers de français. Par exemple, en 2020, pas moins de 71000 personnes ont déclaré posséder au moins une ruche. Et la plupart de ces apiculteurs sont des amateurs qui ne vendent pas de miel.

Quelles sont les lois à respecter ?

La réglementation en France – tout comme dans la plupart des pays européens – est favorable à la pratique de l’apiculture de loisir. Il faut toutefois prévoir une démarche administrative et aussi respecter des distances de sécurité entre ses ruches et les propriétés voisines.

Obtenir son NAPI

L’État français vous considère comme apiculteur ou apicultrice dès que vous possédez une ruche occupée par des abeilles. Vous devez obligatoirement déclarer votre activité apicole, même si vous ne souhaitez pas vendre de miel. Cette démarche administrative peut se faire en ligne depuis le site du Ministère de l’Agriculture. Et en quelques minutes, vous obtiendrez votre numéro d’apiculteur, le NAPI.

Ensuite, chaque année – entre le 1er septembre et le 31 décembre – vous devez confirmer le nombre de ruches que vous possédez. Même si vous avez débuté cette même année, il est indispensable de confirmer le nombre de vos colonies en fin de saison. Il suffit de vous connecter de nouveau au site du Ministère de l’Agriculture, de renseigner votre NAPI, votre commune et le nombre de vos ruches occupées. Bien entendu, les ruches vides ne font pas partie de ce recensement.

Ce numéro d’apiculteur doit figurer sur vos ruches ou bien être apparent sur un panneau installé à l’entrée de votre rucher. Sur ce même panneau, faites également figurer votre nom et votre numéro de téléphone.

Respecter des distances réglementaires

Le Code Rural prévoit que les Préfets de département ou les maires fixent par des arrêtés les distances minimales à garder entre les ruches et les propriétés voisines ou autres lieux fréquentés par le public. Ainsi, d’un département à un autre et parfois au sein d’une commune, les distances fixées vont changer.

Par exemple, à Paris la distance entre une ruche et le voisinage est fixée à 5 mètres. Par contre, dans beaucoup de départements, il faut maintenir au moins 20 mètres des propriétés voisines. Et 100 mètres de distance avec une école, une caserne ou une mairie.

Pour connaître les distances minimales qui vous sont imposées, contactez votre mairie.

Dans de nombreuses situations, il peut être difficile de maintenir ces distances. C’est le cas si vous installez vos ruches dans votre jardin et que votre surface est limitée. Mais heureusement le Code Rural à prévu une disposition particulière qui vous intéressera sans doute.

D’après l’article 211-7, il est dit : “ne sont assujetties à aucune prescription de distance les ruches isolées des propriétés voisines ou des chemins publics par un mur, une palissade en planches jointes, une haie vive ou sèche, ou un dénivelé de 2 mètres,…”

Donc, si vous séparez vos ruches du voisinage par une palissade d’au moins deux mètres de hauteur, les distances ne s’appliquent plus. Pour être plus tranquille, il est préférable d’entourer le rucher par une haie de plus de 2 mètres et ainsi éviter toute violation de la loi. D’autant plus que la discrétion s’impose, car le vol des ruches est fréquent.

Souscrire à une assurance

S’il n’est pas obligatoire de souscrire à une assurance, nous vous recommandons de le faire avant l’arrivée de vos premières colonies. En effet, les abeilles sont des insectes piqueurs qui peuvent causer des désagréments à votre voisinage. Et même si les distances de sécurité ou la hauteur d’une palissade sont respectées, vous restez responsable des dégâts causés par vos animaux sur les personnes ou leurs biens.

Légende : les abeilles sont peu agressives mais peuvent piquer ceux qui les dérangent

Pour assurer vos ruches, il est possible de contacter votre assureur. Mais vous pouvez aussi contracter une assurance auprès d’un syndicat d’apiculteurs ou d’une revue d’apiculture, comme l’Abeille de France. Le montant d’une assurance multirisque est de quelques euros par ruche et par an. Ne vous privez pas de cette protection.

Quelle ruche choisir pour bien débuter ?

Il existe de nombreux modèles de ruches. Et parfois, les apiculteurs d’une région ont leur préférence. Par exemple, en Corse la plupart des apiculteurs emploient la ruche Langstroth. Alors qu’ailleurs en France, c’est la ruche Dadant qui domine.

Le choix de la ruche est capital. Il doit correspondre au type d’apiculture que vous souhaitez mener.

Si vous souhaitez utiliser les ruches des apiculteurs professionnels, tournez vous vers une ruche Dadant. Si vous êtes davantage attiré par l’apiculture naturelle, la ruche Warré et la ruche kényane conviennent davantage.

Avec le choix d’un modèle de ruche, il faut rappeler que la simplicité est préférable lorsqu’on débute en apiculture. Vous devez trouver facilement dans le commerce apicole les éléments de votre ruche et particulièrement les cadres sur lesquels les abeilles vont construire les rayons de cire.

En France, les deux modèles les plus courants sont la ruche Dadant et la ruche Langstroth. En général, il s’agit des ruches sur lesquelles les apiculteurs amateurs font leur apprentissage en rucher école. Par la suite et avec davantage d’expérience, certains changent de modèle.

Pour en savoir davantage sur la ruche Dadant et sur l’assemblage de ses différents éléments, consultez la vidéo suivante :

Comment se former à l’apiculture ?

L’apiculture est une pratique ludique, mais non moins technique. Il faut en premier lieu savoir utiliser correctement un enfumoir et ouvrir une ruche. Il faut aussi inspecter les cadres de cire et reconnaître les différentes castes d’abeilles : ouvrières, faux-bourdons et reines. L’apiculteur doit aussi évaluer l’état du couvain et l’abondance des réserves en miel et en pollen.

Depuis quelques années, l’apiculture s’est compliquée avec l’arrivée depuis l’Asie de ravageurs. Il s’agit du varroa et du frelon asiatique. Sans surveillance et lutte adaptée, les colonies d’abeilles infestées sont condamnées à périr à courte ou moyenne échéance.

Il n’est donc pas possible d’installer une ruche dans son jardin et de l’abandonner à son sort. L’apiculture demande d’investir du temps tout au long de la saison. Mais peu à chaque fois. Chaque semaine, quelques minutes suffisent pour contrôler l’état d’une colonie. Seul l’hiver laisse du répit à l’apiculteur.

Légendes : un apiculteur doit savoir évaluer l’état de santé de chaque colonie

Comme vous pouvez maintenant l’imaginer, pour pratiquer l’apiculture en sécurité et maintenir ses abeilles en bonne santé, il est indispensable de suivre une formation. Quelques jours de stages sont suffisants pour débuter. Mais il faudra par la suite rester informé en consultant des livres, des blogs spécialisés et en suivant une formation en ligne.

S’inscrire à un rucher école

Un rucher école est une structure gérée par une association d’apiculteurs ou parfois par des apiculteurs professionnels. Chaque année, des stages et des cours sont proposés aux néophytes. Ces cursus peuvent se dérouler sur quelques jours ou s’étaler sur tout une saison apicole.

À moins qu’un ami apiculteur vous forme aux bons gestes de l’élevage des abeilles, il est indispensable de suivre une formation dans un rucher apicole.

Heureusement, il existe de nombreux ruchers écoles en France, en Belgique, en Suisse et au Canada. Vous trouverez une liste organisée par pays et par régions sur la page suivante : https://apiculture.idlwt.com/formations-apiculture-en-france-belgique-suisse-canada/

Suivre une formation à distance

La pratique de l’apiculture est possible si l’on connaît parfaitement la biologie et l’écologie des abeilles. En effet, de nombreux phénomènes se déroulent dans une colonie d’abeilles au cours d’une année : construction des rayons, naissances des jeunes reines, essaimage, hivernage,… Et l’apiculteur doit comprendre la dynamique de ses colonies pour faire les bons choix d’élevage.

Car bien que les abeilles soient capables de butiner et de rapporter sans aide du nectar et du pollen à la ruche, l’apiculteur doit s’assurer que la colonie dispose de la place suffisante pour stocker du miel. Il doit aussi contrôler les essaimages, surtout s’il habite dans une zone urbanisée. Enfin, il faut parfois qu’il nourrisse ses colonies, si celles-ci n’ont pas accumulé suffisamment de miel pour passer l’hiver.

Pour acquérir les savoirs fondamentaux de l’apiculture, il est intéressant de suivre une formation à distance. Il en existe plusieurs en français. À partir du lien précédent, vous pouvez découvrir une formation e-learning qui repose sur des visioconférences en direct. Elle est produite par l’école en ligne IDLWT et se nomme Apiculture et monde des abeilles.

Pour résumer

Vous souhaitez devenir apiculteur et contribuer à la préservation des abeilles ? C’est une excellente idée. En plus d’élever des insectes qui disparaissent progressivement de nos jardins et de nos campagnes, vous allez pratiquer un loisir fascinant.

Toutefois, avant d’installer quelques ruches dans votre jardin, vous devez :

  • Effectuer des démarches administratives
  • Choisir un lien suffisamment distant du voisinage
  • Faire le choix d’un modèle de ruche adapté à votre projet
  • Vous inscrire à un rucher école et suivre une formation en ligne

Nous espérons que la lecture de cet article vous sera profitable. Nous vous souhaitons une bonne continuation dans vos projets apicoles.

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