Adopter un suricate en France : est-ce possible ?

Les français sont nombreux à posséder des animaux de compagnie. Si bien souvent, il s’agit d’un chien, d’un chat, de poissons ou de rongeurs, certains particuliers sont davantage intéressés par les animaux exotiques, que l’on nomme aussi NAC. Parmi les espèces qui ont les préférences de tous, citons les suricates. Toutefois, la législation est maintenant restrictive pour les possesseurs d’animaux sauvages. Et l’on prend des risques à ne pas respecter la loi.
Nous allons expliquer dans cet article quelles sont les conditions requises pour adopter un suricate. Puis quels sont les besoins physiologiques et comportementaux de cette petite mangouste africaine. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Qu’est ce qu’un suricate ?
Un suricate est un petit mammifère carnivore. Les scientifiques le nomment Suricata suricatta. Et ils l’ont classé dans la famille des Herpestidés. Pour simplifier, le suricate est une espèce de mangouste originaire des régions désertiques et des savanes d’Afrique australe.
Les suricates vivent en groupes familiaux de 2 à 20 individus, que l’on appelle des gangs. Chaque gang se compose d’un couple reproducteur dominant et généralement de ses jeunes. Mais il est possible que des suricates non apparentés s’intègrent au sein de ces groupes hiérarchisés.
Les suricates sont des animaux très intéressants à observer. Pour survivre à un environnement naturel hostile, cette espèce a développé des comportements de chasse en meute, de protection et de garde partagée des jeunes. Les suricates maîtrisent aussi un répertoire vocal étendu, qui permet aux individus de communiquer entre eux et de se tenir informer en cas de danger.
Quelles autorisations pour posséder des suricates ?
Les parcs zoologiques présentent souvent des suricates. Car il s’agit d’animaux qui amusent leurs visiteurs et qui sont assez faciles à garder en captivité. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant qu’élever des suricates est à la portée de chacun d’entre nous. Car il faut des connaissances en zoologie pour garder ces animaux en bonne santé.
De plus, en France, il faut des autorisations administratives particulières pour garder des animaux sauvages tels que les suricates : le certificat de capacité et l’autorisation d’ouverture d’établissement.
Le certificat de capacité
Le certificat de capacité n’est pas un diplôme. Il s’agit d’une autorisation administrative délivrée par le préfet. Ce certificat de capacité est nécessaire pour garder chez soi de nombreuses espèces non domestiques : perroquets, serpents,… Il est nécessaire d’être capacitaire avant d’acquérir un premier animal. Il n’y a donc pas de seuil de tolérance pour ceux qui garderaient un seul suricate.
Afin d’obtenir le certificat de capacité pour l’élevage des suricates, il est nécessaire d’effectuer des stages dans des parcs zoologiques ou des élevages agréés qui détiennent cette espèce. Il peut être utile d’avoir suivi des formations en biologie ou en agronomie. Enfin, le candidat doit déposer un dossier de demande auprès de la DDPP de la préfecture. Il y fera était de ses connaissances zootechniques.
Ce dossier suit une trame établie et il est préférable de contacter la DDPP avant de s’engager dans une rédaction qui peut durer plusieurs mois.
Après examen du dossier par les services vétérinaires de la DDPP, le candidat est convoqué à passer devant une commission. Il s’agit d’une assemblée qui réunit des représentants des services de l’État, des associations de protection animale et d’experts qui sont eux même titulaires d’un certificat de capacité.
Après délibération de la commission et formulation d’une réponse motivée, le candidat est averti de la décision. Il peut devenir capacitaire de façon définitive ou provisoire. Sa demande peut aussi être rejetée.
Entre l’idée de faire une demande de certificat de capacité et l’obtention de celui-ci, plusieurs mois et parfois plus d’une année se passent. Il faut donc se montrer patient et ne pas acquérir d’animaux avant de recevoir l’autorisation.
L’autorisation d’ouverture d’établissement
L’autorisation d’ouverture d’établissement est délivrée par l’administration à un lieu et pour des espèces et un nombre d’animaux déterminés. Elle est complémentaire du certificat de capacité et tout aussi indispensable.
Il faut également produire un dossier dans lequel on décrit les installations d’élevage et les équipements qui permettent de garder les animaux en sécurité. Bien souvent, ce dossier est traité en même temps que la demande de certificat de capacité.

Légende : le suricate est bien connu pour surveiller son environnement posté sur ses pattes arrières
Que risque-t’on en cas d’infraction ?
Si vous êtes contrôlé par l’Office National des Chasses et de la Faune Sauvage, par la Gendarmerie ou par la Douane et que vous êtes en possession d’un ou de plusieurs suricates sans autorisation, vous encourez :
- La saisie de vos animaux
- Une amende de 15000 euros et parfois davantage
Il est donc vivement déconseillé de posséder illégalement des animaux. Car les peines sont lourdes et l’avenir des animaux saisis est compromis. Il est préférable de faire l’acquisition d’individus après avoir obtenu les autorisations de l’administration.
Quels sont les besoins d’un gang de suricates ?
Comme vous allez le constater par vous même, garder des suricates demande :
- de la place pour construire un espace extérieur spacieux et un espace intérieur confortable
- des moyens financiers importants pour construire cet enclos, acheter des aliments de qualité et couvrir les soins vétérinaires
- du temps quotidiennement pour prendre soin de ces animaux
Il est donc difficile d’être le propriétaire de suricates heureux. Nous parlons des suricates au pluriel, car il n’est pas possible de garder cette mangouste sans aucun compagnon de son espèce.
Nous allons présenter les fondamentaux de l’élevage des suricates. Et plus particulièrement les aliments à donner et les installations d’élevage à posséder. Si vous avez besoin d’obtenir des informations complémentaires sur l’élevage des suricates, consultez la page suivante https://www.blog.formationsoigneuranimalier.fr/adopter-un-suricate-comme-animal-de-compagnie-est-ce-possible/
Comment nourrir des suricates
Les suricates sont des mangoustes qui se nourrissent de petits animaux et en particulier d’arthropodes : insectes et arachnides. Mais ils consomment aussi des végétaux : feuilles et fruits. Il s’agit donc d’omnivores.
Le menu doit être diversifié et répondre aux besoins spécifiques de cette espèce. En effet, les suricates ont besoin d’une alimentation qui apporte de la taurine et qui ne soit pas trop riche en cholestérol. Ils doivent recevoir des insectes en abondance et d’autres aliments qui couvrent leurs besoins.
Il est préférable de présenter à ces animaux au moins deux repas dans la journée. Cela contribue à les garder plus actifs. Mais une répartition des aliments durant la journée permet une meilleure digestion.
Voici le programme alimentaire des suricates au zoo de La Londe-les-Maures :
- Matin : pomme, céleri, endive, fenouil, le tout en petits morceaux
- Midi : croquettes pour chat gonflés à l’eau
- Début d’après-midi : une vingtaine de vers de farine par animal
- Fin d’après-midi : un oeuf dur par animal et carotte crue en petits morceaux
Les fruits et les légumes du matin sont saupoudrés d’un complément en vitamines et en minéraux que l’on donne habituellement aux carnivores domestiques. Ainsi les suricates ne manquent pas de calcium assimilable.
En captivité, les suricates souffrent souvent d’obésité. Les suricates en surpoids vivent moins longtemps. On fera donc varier la quantité des aliments distribués pour éviter la suralimentation.
L’obésité est causée par une alimentation trop riche en graisse et trop abondante. Un suricate adulte pèse entre 700 grammes et un kilogramme. Il ne faut pas dépasser ce poids. Il n’est pas utile de peser les animaux. Un simple examen de leur silhouette est suffisant.
Comment loger un gang ?
Un gang de suricates peut compter plus de vingt individus. Il faut donc pouvoir loger tout ce petit monde. Mais aussi être capable de séparer les animaux exclus du groupe, lorsque cela se produit. Il est donc nécessaire de disposer à côté de l’installation principale, d’au moins un enclos pour garder les animaux écartés du gang.
Chaque installation doit se composer d’un espace extérieur et d’un espace intérieur équipé d’une lampe chauffante et gardé à une température supérieure à +15°C. Ainsi les animaux peuvent choisir l’ambiance thermique dont ils ont besoin.
Les suricates sont des mangoustes qui creusent des terriers. C’est dans un réseau de galeries et de chambres souterraines que le gang se réfugie durant la nuit. Il faut donc offrir la possibilité aux animaux de creuser. C’est d’ailleurs leur principale occupation de la journée.
Légende : les suricates peuvent se reproduire plusieurs fois par an et il faut disposer des équipements pour accueillir ces naissances
Pour résumer
Les suricates sont des animaux qui demandent des conditions optimales pour vivre en bonne santé. Si vous ne pouvez pas investir dans la construction et l’entretien d’un enclos suffisamment grand et bien équipé pour recevoir un groupe de suricates, il est préférable de renoncer à votre projet.
Si vous souhaitez toutefois profiter de la proximité de ces animaux ou d’autres espèces de la faune sauvage, vous pouvez vous orienter vers le métier de soigneur animalier et travailler dans un zoo. Il est aussi possible de faire des stages dans un parc animalier et d’approcher pendant quelques heures ces adorables carnivores.
Nous espérons que cet article vous aura intéressé. Nous vous invitons à laisser un commentaire pour nous faire connaître votre avis sur la possession des animaux non domestiques en captivité. Merci et à bientôt.
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